Apprenez pourquoi la réalité virtuelle est si utile pour le développement de la santé digitale et pourquoi Denise Silber a voulu co-fonder VRforHealth
Les origines de la santé numérique :
Lorsque les ordinateurs et les logiciels ont été inventés il y a plus de 60 ans, les cliniciens ont commencé à leur trouver des usages en médecine : analyse statistique, systèmes d’information hospitaliers, dossiers médicaux informatisés… La naissance des télécommunications a favorisé la télémédecine.
Je me suis engagée dans la transformation numérique au début du boom des Dotcom, au milieu des années 90. Des sites Web, des forums et des newsletters sur la cybersanté avaient commencé à se multiplier, mais le monde de la santé n’était pas nécessairement à bord. J’expliquais à des auditoires étonnés, appartenant au monde de la santé, comment les patients et les médecins pourraient collaborer grâce à ces outils. Et j’ai continué à le faire lorsque les smartphones et les app stores nous ont apporté la santé mobile, lorsque les objets connectés ont conduit à la santé connectée, et ainsi de suite.
Chaque ensemble d’innovations a créé sa plate-forme, a généré un nouvel espoir pour un nombre croissant d’apôtres du numérique, puis a rencontré les mêmes défis que les précédents. Lorsqu’on les appliquait au domaine de la santé, aucune de ces technologies ne semblait avoir le même impact qu’un médicament, qu’un dispositif ou qu’un instrument chirurgical nouveau. Rares furent les professionnels qui jugeaient indispensables ces outils numériques. Et la fracture s’est poursuivie entre les gens ordinaires et ceux qu’on appelait les geeks.
La réalité virtuelle semble différente des autres outils numériques, et elle l’est. La RV est numérique, mais elle possède également des propriétés thérapeutiques. La RV peut traiter des patients dans diverses situations : plusieurs formes d’anxiété et de stress, des dépressions, des douleurs. Elle peut faciliter une réadaptation. Bien que ce ne soit pas le cas, bien sûr, pour tous les patients, elle marche pour les hommes et les femmes, les jeunes et les moins jeunes. Un patient souffrant de douleurs chroniques sévères ou d’une fracture récente, une personne qui a peur de l’altitude, une femme en travail qui veut accoucher sans sédation, une personne qui a besoin de réapprendre à marcher, une personne qui n’a de son passé que des souvenirs fragmentaires… Ce ne sont là que quelques exemples pour lesquels la réalité virtuelle peut faire une différence remarquable.
La technologie de la visualisation tridimensionnelle n’est pas nouvelle ; elle évolue depuis le stéréoscope de 1838. Le terme de Réalité Virtuelle a été proposé en 1987 par Jason Lanier, inventeur, philosophe, homme d’affaires, et il est resté. Le casque RV a fait un bond de géant en 2011, lorsque Palmer Luckey, 18 ans, a créé le prototype de l’Oculus Rift. Son entreprise a été rachetée par Facebook en 2014, et je me suis intéressée à la RV thérapeutique lorsque les cartes Oculus et Google ont rendu la technologie plus accessible. Un Oculus Go se vend environ 160 euros et Google Cardboard est parfois offert parfois vendu à 25 euros pour deux exemplaires. Les casques peuvent être accompagnés de gants filaires ou électroniques qui permettent une rétroaction haptique ou tactile. Les vêtements électroniques contenant des capteurs directionnels peuvent envoyer des signaux électriques correspondant aux mouvements du porteur.
La recherche clinique sur la RV avait généré sur PubMed 2651 articles relatifs à la réalité virtuelle thérapeutique au 1er mai 2020, et 343 en 2019. Ces articles présentent la RV dans la réadaptation, l’anxiété et la dépression, la douleur, l’utilisation pendant la chimiothérapie, dans la démence, etc. Mais ce n’est qu’un début. La RV thérapeutique n’est pas une matière standard en faculté de médecine. Pour la plupart des gens, la réalité virtuelle est une activité de jeux. Pourtant, la réalité virtuelle est très prometteuse pour les patients. En cette période de confinement, la réalité virtuelle est également la seule technologie qui puisse véritablement nous emmener ailleurs.
Le rêve de VRforHealth est que chaque clinicien et chaque patient concernés puissent prendre connaissance de la réalité virtuelle thérapeutique et au moins envisager l’option.
Nous rejoindrez-vous dans cette quête ? Dites-nous comment vous souhaitez vous connecter au travail de VRforHealth.
Par Denise Silber, visible ci-dessous dans son équipement de Réalité Virtuelle au Laboratoire de Visualisation de Harvard (Cambridge, Ma.)
